Compte rendu de la réunion de ce mercredi 18 octobre 2023 à l’initiative de l’équipe de journalistes de l’émission Vert de Rage notamment Mathilde CUSIN et Martin BOUDOT sur l’exposition professionnelle des sapeurs-pompiers aux fumées d’incendie et particulièrement aux retardateurs de flammes.
En collaboration avec le docteur Kim ANDERSON chercheuse à l’université de l’Etat de l’Oregon et le docteur Petra PRIBYLOVA, directrice de recherche au laboratoire Recetox.
Etaient présents Boris AUBIN, représentant Avenir Secours, de nombreuses organisations syndicales, madame la sénatrice de la Haute-Garonne, Émilienne POUMIROL et monsieur le député de l’Allier, Yannick Monnet.
Contexte
Le rapport POURNY fait le constat qu’aucun recueil au niveau national de données fiables et surtout exhaustives relatives aux accidents de service et maladies professionnelles chez les sapeurs-pompiers n’existe. Ce rapport fait également état de la nécessité de mettre en place une veille sanitaire des sapeurs-pompiers s’appuyant sur une base de données. A ce jour, aucune étude épidémiologique n’a été faite malgré un projet envisagé par le ministère de l’Intérieur depuis 2018.
A contrario, certains pays comme les États-Unis ou le Canada se sont vus reconnaître plusieurs cancers et maladies professionnelles imputables à la profession. A noter également qu’en France, la surveillance médicale des sapeurs-pompiers s’arrête à la fin de à la fin des leurs carrières.
Face à ce constat et à ce manque de données, l’équipe Vert de Rage a tenté de collecter des données au niveau national. Cette enquête a duré un peu plus d’un an. Celle-ci est principalement orientée sur les retardateurs de flammes qui sont des composés chimiques utilisés dans la quasi totalité des objets. Pour cela, des chercheurs ont équipé quelques sapeurs-pompiers d’un bracelet en silicone qu’ils devaient porter tous les jours et permettait de capter les particules émanant des fumées. Les résultats de cette études sont sans équivoque. Ils ont démontré que les sapeurs-pompiers sont très largement exposés à certains composés chimiques, parfois même, de manière plus importantes que les pompiers américains.
En complément, des analyses sanguines ont été faites et ont confirmé les résultats. La DGSCGC a pris connaissance de ce rapport d’étude et souhaite créer un observatoire de la santé et approfondir la recherche en la matière.
En parallèle, un amendement va être déposé dans ce sens, par le député qui était présent, au PLFSS pour 2024. Il visera essentiellement à évaluer et centraliser les données de santé et des sapeurs-pompiers en vue d’une surveillance épidémiologique dans le but d’améliorer la prévention, la sensibilisation, le suivi médical et la reconnaissance des maladies professionnelles chez les sapeurs-pompiers sur le sujet.
