La première réunion de concertation sur la réforme des retraites entre gouvernement et partenaires sociaux sest déroulée le 12 avril, sous la houlette dÉric Woerth, ministre du Travail.
Ce premier rendez-vous a eu pour objet la méthodologie et le calendrier de la réforme.
[1 : La méthodologie]
– Deux concertations se tiendront en parallèle, lune à propos du régime général ; lautre sur les régimes des fonctions publiques et qui débutera très rapidement.
Sur le régime général, quatre groupes thématiques sont proposés :
– pénibilité ;
– emploi des seniors ;
– gouvernance (pilotage fluide du régime de base ) ;
– dispositifs de solidarité des régimes par répartition.
À ce stade, il nest pas encore précisé si ces concertations seront bilatérales ou en multilatérales.
[2 : Le calendrier]
– Entre le 12 avril et le 15 mai, se déroule la phase de concertation, tant sur le régime général que sur ceux des fonctions publiques.
– Le 15 mai devrait être présenté un avant projet de texte, qui servira de base aux réunions à suivre avec le ministre.
– À la mi-juin, un avant-projet de loi sera arrêté.
– Le projet de loi est prévu pour fin juin pour adoption par le Conseil des ministres, mi-juillet.
Lors de lentretien avec le ministre, la délégation CFE-CGC est revenue sur la succession des plans de sauvetage dans leur ensemble. Elle a souhaité que le nouveau mécanisme envisagé tienne prudemment compte des prochaines négociations relatives aux régimes complémentaires.
Elle a insisté sur la nécessité didentifier clairement les déficits et de les expliquer.
Elle a proposé, parmi les pistes de réflexion, que soit étudié un élargissement de la CSG afin daugmenter les recettes. Elle a demandé que soit précisé quel sera lavenir du fonds de réserve des retraites, notamment en réponse aux mécanismes de solidarité mis en place.
La CFE-CGC sest volontairement positionnée en syndicat douverture : toutes les pistes de négociation doivent être étudiées, sous réserve de garanties en termes :
– demploi, tant pour les jeunes que pour les seniors,
– de taux de remplacement, avec pourquoi pas la notion de niveau plancher de manière à faire jouer la solidarité intergénérationnelle,
– de prise en compte des années détudes selon un dispositif plus incitatif que lexistant,
– dégalité salariale entre hommes et femmes, notamment au regard des disparités dans lencadrement…
La délégation CFE-CGC a particulièrement insisté sur limportance du taux de remplacement, élément fédérateur entre les jeunes et les moins jeunes et entre le public et le privé. Son intérêt est aussi de placer les candidats à la retraite sur un pied dégalité et de clarifier le dispositif, létablissement dun taux de remplacement minimum faisant office de « bouclier retraite ».
La CFE-CGC, fidèle à ses 65 ans de syndicalisme de propositions et douverture, a cependant souligné que si la réforme des retraites ne faisait pas lobjet des contreparties quelle a suggérées ou si le gouvernement tentait un passage en force pour imposer son seul point de vue, la CFE-CGC nhésitera pas à se joindre aux mobilisations de protestations qui sen suivraient.
[Pour lheure, elle ne sassociera pas aux mobilisations du 20 avril et du 1er Mai.]